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Bonjour Monsieur le Maire… – Site de Sommières et Son Histoire

C’était il y a quelques années, le titre d’un émission radiophonique, qui, tous les matins, nous faisait partager les projets, les espoirs et les réalisations d’un maire d’une commune de la « France profonde ». Bien mieux qu’un cours d’instruction civique, le dialogue entre le journaliste et le maire nous donnait la dimension du pouvoir dont dispose le premier magistrat dans la commune qu’il a en charge.

Mais, depuis quand les communes confient-elles leur destinée à un maire ? Au Moyen-Age, ce terme (du latin « major ») servait à désigner les titulaires de beaucoup de fonctions différentes.
Sous les Mérovingiens, le Maire du Palais (major domus) fut chargé de l’administration de la demeure royale.
Lorsque les communes se constituèrent dans la société féodale, on donna le nom de mayeur, ou maire, à celui des membres du corps municipal qui le présidait et personnifiait plus particulièrement le pouvoir exécutif dans la commune.

A partir du XVIIIe siècle, le maire est « suggéré » ou même imposé par le roi : il devient l’oreille du pouvoir central au sein de l’assemblée consulaire.
A la fin du XVIIe siècle, les fonctions de maire furent érigées en office.

Dans son histoire de l’Hospice, Lombard-Dumas précise : « Pour subvenir aux prodigalités royales, un édit d’Août 1692 avait établi des charges vénales et des maires perpétuels dans les principales villes du royaume et dans toutes celles du Languedoc. La dignité de maire était vendue au plus offrant ; ses fonctions duraient autant que lui ; elles le dispensaient de garde, de taille, logement des gens de guerre etc ….

Le premier maire de Sommières fut Monsieur de Villevieille qui paya ce poste 8 000 F []. Bien qu’héréditaire, cette charge pouvait être revendue, c’est ce que fit Monsieur de Villevieille au bout d’un an environ ».

Boisson nous apprend qu’en 1698, l’élection des consuls ne présente plus d’intérêt car depuis la création de l’office de maire, la charge de premier consul a perdu toutes ses prérogatives, entre autres d’assister aux Etats de la Province.
Ce fut Monsieur d’Albenas à qui Monsieur de Villevieille avait cédé sa charge de Maire perpétuel qui se présenta comme député de Sommières à l’assemblée des Etats cette année là.

L’office de maire fut supprimé et rétabli selon l’humeur du moment (et les besoins des finances publiques) pendant la première moitié du XVIIIe siècle. Notons au passage qu’en 1772, l’Assemblée Consulaire se propose de faire racheter la charge par la commune de façon à pouvoir nommer le maire qui lui plaira ; mais le comte d’Harling brigue la place et la commune se retire.

A partir de 1775, le premier consul ajoute à son nom celui de Maire et il est élu pour 4 ans.

En 1789, c’est le maire qui préside le Conseil Municipal. Ayons une pensée pour le chirurgien Oubxet, qui, Maire en 1794 (an III de la République) fut emprisonné à Nîmes pour sa tiédeur révolutionnaire et fut sauvé de l’échafaud par le 9 Thermidor.

Sous l’Empire, le Maire est une émanation directe du pouvoir central et celui qui n’est pas assez docile est rapidement destitué.

Il faudra arriver en 1848 pour voir le début des élections démocratiques et, est-ce un signe de l’importance de l’Histoire dans notre ville, son premier maire élu fut Emile Boisson auteur de l’Histoire de Sommières.

ILS ONT PRESIDE AUX DESTINEES DE SOMMIERES

De la création de la charge de Maire jusqu’à la Révolution

14.4.1693 Raymond de PAVEE de VILLEVIEILLE Achète pour 8000 livres la charge de Maire Perpétuel ; il se retire pour reprendre la place de Gouverneur
Mr d’ALBENAS Meurt en 1710
Mr SAINT AMAND de MOISSAC Son beau-frère le remplace à titre provisoire car il n’a pas les moyens d’acheter la charge
1711 Mr Anne Ignace CHRETIEN Achète la charge à la veuve de Mr d’Albenas
1714 Retour aux anciennes formes d’élections consulaires : l’office de Maire est liquidé
Août 1722 L’office de Maire est rétabli. La communauté désire en faire l’acquisition, mais le comte d’Harling, gouverneur, l’acquiert pour le céder à :
2.12.1723 Pierre NOGAREDE
1725 L’office de Maire est à nouveau supprimé, et rétabli en 1734
27.2.1735 Mr de CLARY
1742 le Vicomte de NARBONNE-PELET acquiert la charge et la remet à :
Antoine NAZON
11.7.1756 Louis VITOU
8.11.1760 Pierre NIEL
Mai 1766 L’office de Maire est supprimé et rétabli en 1771
Août 1772 Mr PUECH révoqué en 1775
1775 Mr PRADES premier consul ajoute à son titre celui de Maire
1779 Mr de PROVENCE
1783 La communauté retire au Gouverneur le droit de désigner les consuls
Mr CHRESTIEN nommé Maire se retire
Mr GAUTHIER est choisi par le Gouverneur
1787 Pierre GAUTHIER succède à son frère

De la Révolution aux élections de 1848

1791 BARNY de ROUX
13.12.1790 ROUX (il s’agit du même mais il a abandonné la particule)
27.1.1791 Pierre OUBXET Chirurgien
20.7.1793 destitution de la Municipalité
Antoine VIGER Maire
12 Brumaire An III Jean-François PUECH
26 Brumaire An IV D’ALBENAS Président du Directoire
29 Frimaire An IV SICARD Commissaire
26 Ventôse An IV ALLIER et RIBOT refusent la Présidence
15 Messidor AN IV ALLIER Président
2ème jour complém. An IV D’ALBENAS réintégré Président
14 Messidor An VIII VIGER nommé Maire par le Préfet
7 Mai 1809 René MAURIN 1er adjoint faisant fonction de Maire
21 Octobre 1810 J.ENCONTRE-GAUTIER nommé par le Préfet
19 Juillet 1818 François PLANQUE nommé par le Préfet
1er Septembre 1821 J.J. de LAMONIE nommé par le Préfet
6 Juin 1829 PORTALIER Fils nommé par le Préfet
10 Août 1830 J. Barthélémy GRIOLET fils

nommé par le Préfet | |3 Janvier 1841 |A.AUBANEL-DELPONT |nommé par ordonnance royale |

Les Maires élus de Sommières depuis 1848 :

4 Octobre 1848 Emile BOISSON (Notaire)
4 Août 1852 Emile BOISSON réélu
16 Septemb. 1866 Jules ROUX
12 Février 1874 Jules ROUX réélu
5 Février 1877 Jean RUNEL
22 Juin 1877 Gustave DAX (Médecin) nommé par décret
20 Janvier 1878 Jean RUNEL
3 Février 1878 Camille BONNAURE
8 Août 1878 Frédéric GAUSSORGUES (Ingénieur Arts et Manufactures)
3 Mars 1881 Edmond BOISSON (Vins-raisins secs)
30 Avril 1882 Alphonse OLIVIER
27 Mai 1888 Frédéric GAUSSORGUES, Conseiller Général, député du Vigan en 1890
15 Mai 1892 réélu mais refuse son mandat
15 Mai 1892 Louis JEANJEAN démission du C.M. le 23 Août 1893 (drame mystérieux : Antoinette Ménal)
15 Octobre 1893 Edmond BOISSON (démission Mars 1896)
17 Mai 1896 Louis JEANJEAN (Vins)
20 Mai 1900 Hippolyte GAUSSEN (Vins)
15 Mai 1904 Charles GUERIN (Viticulteur) (a reçu Fallières en 1907)
17 Mai 1908 Gustave BARBUT (Cordonnier – clerc d’huissier)
19 Mai 1912 réélu
10 Décembre 1919 Louis THEROND (Mécanicien)
16 Mai 1925 Albin PELISSIER (Instituteur) refuse son mandat car en activité
Louis BERNARD élu à sa place
1. Novembre 1925 Albin PELISSIER (à la retraite)
18 Mai 1929 Alfred LAURET
27 Octobre 1930 Raoul GAUSSEN (Vins)
10 Mai 1935 réélu
13 Octobre 1944 Ernest FRANCOIS président du Comité Local de Libération puis de la délégation spéciale (désigné)
19 Mai 1945 Ernest FRANCOIS (Secrétaire de mairie)
27 Octobre 1947 réélu
2 Juillet 1948 Clément GAUSSEN (Employé chemin de fer)
2 Mars 1952 Jean VERCLER (Comptable EDF)
8 Mai 1953 réélu
21 Mars 1959 Roger ANDRE (Médecin)
20 Mars 1965 réélu
26 Mars 1971 Albert CRUMIERE (Dr Vétérinaire)
25 Mars 1977 Louis DUCROS (Directeur Caisse d’Epargne)
18 Mars 1983 Jean-Marie CAMBACERES (Conseiller de Tribunal Administratif administrateur, Civil) – Député 2ème Circonscription – 12 06 1988
24 Mars 1989 réélu
10 Février 1992 démission
10 Février 1992 Madeleine SOLIGNAC intérim
17 Avril 1992 Madeleine SOLIGNAC
11 Mars 2001 Alain DANILET

Notes

] Je pense qu’il faut lire 8 000 livres : Lombard-Dumas a commis un anachronisme !